Des jeux vidéo pour égayer la vie des porcs
La vie d’un cochon, ce n’est pas folichon. Désœuvrés, les porcs d’élevage s’ennuient et ont tendance à agresser leurs congénères en leur mordant la queue. Depuis 2001, la réglementation européenne oblige les éleveurs à prévoir des distractions dans les porcheries, mais ces aménagements vont rarement au-delà d’une chaîne en acier reliée à une balle ou à un bout de bois ou de plastique. Pour humaniser les élevages, une équipe néerlandaise a conçu un jeu interactif permettant aux porcs de jouer avec les hommes, par Ipad interposé, rapporte Tamar Stelling dans le NRC Handelsblad. Pour sortir les bêtes de leur marasme, les porcheries seraient équipées d’écrans tactiles exploitant le goût des porcs pour les stimuli lumineux. Avec Pig Chase, les bêtes poursuivent avec leur groin des ronds de lumière de couleur vive, dirigés de l’extérieur par des joueurs humains. Un index et un groin réussissent à loger une tache lumineuse dans un triangle ? Bingo ! Les joueurs ont droit à un véritable feu d’artifice à l’écran, note le quotidien néerlandais.“L’être humain joue ainsi avec un animal dont il ne fait normalement que consommer la viande”, commente le site Playing with Pigs. “Et Pig Chase transforme l’être humain en source de distraction.”
Les designers Kars Alfrink, Irene Van Peer et Hein Lagerweij, qui ont travaillé en collaboration avec le philosophe Clemens Driessen, le scientifique Marc Bracke et des éleveurs de porcs, espèrent obtenir un premier prototype du jeu cette année. Pig Chase doit rester totalement ludique, précise M. Driessen. Les animaux qui marqueront des points ne recevront pas de nourriture. “La seule motivation du porc doit être le jeu en soi”, note le philosophe, qui se demande quel sera l’impact moral de Pig Chase. “Notera-t-on le score du cochon sur l’emballage des côtes de porc ? Si oui, aura-t-on encore envie de consommer du cochon ? Préfère-t-on qu’une viande soit intelligente ou pas ?”
Ce ne serait pas la première fois que des cochons joueraient à des jeux vidéo. Dans les années 1990, en Pennsylvanie, Hamlet et Omelette avaient montré qu’ils savaient très bien se débrouiller avec un joystick. Ils comprenaient les jeux plus vite que les chimpanzés, mais s’en lassaient aussi plus vite, écrit le NRC Handelsblad. Les primates pouvaient y passer des heures, les cochons en moyenne quinze minutes.
A quand les jeux pour cochonnes ?
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