Délocalisation:
12 salariés licenciés
AFP Publié le 21/06/2012 à 20:59
Douze salariés ont été récemment licenciés
de la société de marketing sensoriel Mood Media à Feucherolles (Yvelines) après
avoir refusé d'être transférés en Roumanie, a-t-on appris de sources
concordantes, confirmant une information du Parisien.
Nathalie Dussert, 48 ans, employée depuis 13 ans dans cette société, a appris
comme ses onze collègues le 12 avril que son poste était transféré en Roumanie.
"J'ai été licenciée pour motif personnel mais il s'agit d'un licenciement
économique", dénonce-t-elle. "J'ai eu quinze jours pour accepter ou
refuser. Et il a fallu poser les bonnes questions, car ils nous disent qu'on
gardera notre salaire français mais, en arrivant sur place, on nous fait un
nouveau contrat roumain à 632 euros par mois, sans couverture sociale",
dit-elle. La quadragénaire, qui élève seule ses enfants, envisage de saisir la
justice.
La société Mood Media, groupe mondial spécialisé dans le marketing sensoriel,
emploie 163 salariés en France. Le directeur juridique de Mood Media, Bruno
Besson, assure que dans le cas d'un transfert d'activité, "la loi nous
oblige" à transférer automatiquement les contrats et ne permet "pas
de licencier pour motif économique". Si un salarié avait accepté la
proposition, il aurait gagné "le même salaire versé par la société
roumaine", ajoute-t-il. "L'entreprise acceptera d'aller au-delà de ce
que prévoit un licenciement classique et va donner plus que pour un
licenciement économique", promet M. Besson, précisant notamment que le
paiement d'une formation a été proposé aux salariés, qui bénéficieront d'une
priorité à l'embauche d'un an.
M. Besson, qui souligne que Mood Media a embauché 30 personnes en CDI depuis
2010 en France, assure également que l'inspection du travail a été informée. Du
côté de la CGT, Alain Hinot estime que l'employeur a "voulu éviter un plan
de sauvegarde de l'emploi, qui est beaucoup plus lourd", en présentant la
situation comme un "prétendu transfert" et non comme une délocalisation.
"Cela a été fait pour brouiller les pistes", fustige-t-il. L'un des
salariés, délégué syndical CGT, avait dans un premier temps accepté la
proposition de transfert. Ne s'étant pas présenté en Roumanie, il a été
licencié pour abandon de poste. Il contestera son licenciement le 29 juin
devant le conseil des Prud'hommes de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
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