jeudi 20 septembre 2012

DRAGUE : rien n'est perdu, mon petit ...

Atlantico.fr

La première révolution sexuelle de l'histoire : quand les femmes ont créé la famille humaine en préférant les tranquilles pères de famille aux mâles alpha

Le machisme est mauvais pour la reproduction : c'est la science qui le dit. Etre un bon père qui protège et entretient sa famille : voila le secret de l'évolution.

Girl power



Aux brutes épaisses, les femmes préfèrent des hommes plus doux, parfois plus chétifs, capables d’être de bons pères de famille et de subvenir aux besoins de leur foyer. Crédit DR
Un « male alpha » qui roule des mécaniques : voilà l’idéal féminin souvent véhiculé par les médias. Comme chez les animaux, les théories de psychologie évolutionnistes expliquent souvent que les femmes sont attirées par le mâle dominant de la meute, macho, dominateur et frivole. Les brutes seraient plus aptes à défendre la femelle et ses petits contre les attaques extérieures…
Pourtant, lorsqu’il s’agit de trouver un conjoint, les femmes réfléchissent à deux fois avant de se tourner vers les brutes épaisses. Elle leurs préfèrent des hommes plus doux, parfois plus chétifs, capables d’être de bons pères de famille et de pourvoir aux besoins de leur foyer. C’est en tout cas ce que suggère une récente étude américaine, qui a cherché à comprendre les raisons pour lesquelles les humains ont développé une structure familiale nucléaire, avec des enfants, et deux parents monogames.
Certes, comme le veut la légende, nos ancêtres primitifs auraient hérité de la structure sociale des singes : une grande mêlée générale du sexe, où les hommes se battent entre eux pour les faveurs des femelles. Mais les chercheurs de l’Université de Tennessee ont découvert un élément inattendu, selon une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
Une véritable « révolution sexuelle » se serait produite alors : les hommes mâles les plus chétifs, qui n’avaient aucune chance de remporter un combat, en ont profité pour développer d’autres compétences. Ils se sont spécialisés dans un rôle de parfaits petits pères de famille : dénicher de la nourriture, prodiguer des soins… Et leurs efforts ont payé ! Ils sont devenus des compagnons de vie parfaits et sont donc parvenus bien plus facilement à trouver des partenaires sexuelles consentantes.
L’affaire a été rapidement entendue pour les femmes, qui ont vite fait leur choix : elles ont préféré recevoir de l’attention pour elles et leurs petits, et se sont mises à privilégier les relations à long terme. Selon le biologiste spécialiste de l’évolution Sergey Gavrilets, ce choix « est au fondement de l’émergence de l’institution de la famille moderne », c'est-à-dire de la famille monogame composée de deux parents. Il a mis fin à l'ère du libertinage et de la frivolité, pour laisser la place au couple parental responsable, bien éloigné du fonctionnement des primates.
Cette trouvaille des pères de famille aurait fait entrer l’homme dans un tout nouveau stade de civilisation. Cette organisation a rendu les mâles plus productifs, car ils ont perdu moins de temps à se battre. Les enfants aussi ont bénéficié de cette évolution : entourés de deux parents, ils ont profité de davantage de chances de survie.
Les premières sociétés humaines se sont donc fondées sur des familles stables et des relations de longue durée. Et c’est précisément cette décision des femmes de ne pas choisir les mâles alpha qui nous a différencié des autres espèces animales, et en particulier des primates.
Selon le professeur Gavrilets, les experts ont eu beaucoup de difficultés à expliquer comment la famille moderne à émergé. Ils pensaient en effet que les mâles chétifs étaient condamnés à l’échec : ils pouvaient bien fournir de la nourriture, mais les mâles plus forts pouvaient se contenter de les terrasser au combat.
Jusqu’ici, personne n’avait compris le rôle crucial qu’a joué le choix des femmes dans cette alchimie : « Une fois que les femmes ont commencé à montrer une préférence pour les pères de famille, les efforts des mâles les plus faibles pour s’occuper de leur famille plutôt que des combats ont commencé à payer », explique l’expert.
“Une fois le processus enclenché, il a mis en place une sorte d’auto-domestication de l’homme par l’homme", explique le scientifique. Le tout aboutissant à une organisation faite de mâles qui protègent et entretiennent, et de femmes fidèles. Seuls quelques irréductibles, les mâles alpha les plus doués pour le combat, ne se sont pas alignés totalement sur la stratégie du bon père de famille.

Pour ceux qui veulent en savoir plus :

http://www.pnas.org/content/109/25/9923.short

May 29, 201210.1073/pnas.1200717109 PNAS June 19, 2012 vol. 109 no. 25 9923-9928

Human origins and the transition from promiscuity to pair-bonding

+ Author Affiliations
1.    Department of Ecology and Evolutionary Biology, Department of Mathematics, and National Institute for Mathematical and Biological Synthesis, University of Tennessee, Knoxville, TN 37996
1.    Edited by C. Owen Lovejoy, Kent State University, Kent, OH, and approved April 20, 2012 (received for review January 13, 2012)

Abstract

A crucial step in recent theories of human origins is the emergence of strong pair-bonding between males and females accompanied by a dramatic reduction in the male-to-male conflict over mating and an increased investment in offspring. How such a transition from promiscuity to pair-bonding could be achieved is puzzling. Many species would, indeed, be much better off evolutionarily if the effort spent on male competition over mating was redirected to increasing female fertility or survivorship of offspring. Males, however, are locked in a “social dilemma,” where shifting one’s effort from “appropriation” to “production” would give an advantage to free-riding competitors and therefore, should not happen. Here, I first consider simple models for four prominent scenarios of the human transition to pair-bonding: communal care, mate guarding, food for mating, and mate provisioning. I show that the transition is not feasible under biologically relevant conditions in any of these models. Then, I show that the transition can happen if one accounts for male heterogeneity, assortative pair formation, and evolution of female choice and faithfulness. This process is started when low-ranked males begin using an alternative strategy of female provisioning. At the end, except for the top-ranked individuals, males invest exclusively in provisioning females who have evolved very high fidelity to their mates. My results point to the crucial importance of female choice and emphasize the need for incorporating between-individual variation in theoretical and empirical studies of social dilemmas and behaviors.


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