jeudi 20 septembre 2012

SUPERSTITION : géographie de l'au-delà



Le Vatican ne croira bientôt plus aux limbes

LA GÉOGRAPHIE de l'au-delà pourrait subir un grand changement. Les limbes peuvent désormais être rayés de la carte par le Pape. Le concept des limbes, comme lieu où finissent les enfants morts sans baptême, est le reflet d'une « vision restrictive excessive du salut », ont en effet estimé les trente membres de la Commission théologique internationale dans un document révélé vendredi par la revue américaine Origins. Si le texte a été approuvé par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal William Levada, avec l'accord de Benoît XVI, il n'a pas encore force de loi. Il reste au Pape à déclarer personnellement la fin officielle des limbes.
Benoît XVI ne l'a pas fait hier. Il était pourtant en visite à Pavie. La ville lombarde conserve les reliques de saint Augustin, dont les réflexions sur le sort des enfants morts sans baptême inspirèrent les théologiens du XIIIe siècle pour définir le concept des limbes. En revanche, aucun pape, aucun concile n'a jamais défini officiellement cette frontière de l'enfer.
Dante, dans La Divine Comédie, peupla ce no man's land des âmes des enfants et de ceux qui n'avaient pas péché mais qui ne pouvaient connaître Dieu faute de baptême. Les poètes Homère, Virgile ou Ovide, ainsi que César, Aristote et Platon, morts avant la naissance du Christ, mais aussi les musulmans, Averroès et Saladin, étaient ainsi condamnés pour l'éternité à errer dans les limbes.
«Une simple hypothèse»
Quant au futur Benoît XVI, alors gardien de la doctrine de l'Église, il expliquait en 1985 que les limbes n'étaient qu'« une simple hypothèse théologique qu'il faudrait abandonner ». « L'exclusion d'enfants innocents du paradis ne reflète pas l'amour particulier du Christ pour les petits enfants », ont estimé les théologiens après une réflexion de plusieurs années, tout en déclarant que « l'Église n'a pas de connaissance sûre sur le salut des enfants qui meurent sans être baptisés ».
Les théologiens estiment que le sujet est devenu urgent dans une société « postmoderne », où de plus en plus d'enfants ne sont plus baptisés et où beaucoup sont « victimes d'avortement ».

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