Le Vatican ne croira bientôt plus aux limbes

Benoît XVI ne l'a pas fait hier. Il était pourtant en visite à Pavie. La ville lombarde conserve les reliques de saint Augustin, dont les réflexions sur le sort des enfants morts sans baptême inspirèrent les théologiens du XIIIe siècle pour définir le concept des limbes. En revanche, aucun pape, aucun concile n'a jamais défini officiellement cette frontière de l'enfer.
Dante, dans La Divine Comédie, peupla ce no man's land des âmes des enfants et de ceux qui n'avaient pas péché mais qui ne pouvaient connaître Dieu faute de baptême. Les poètes Homère, Virgile ou Ovide, ainsi que César, Aristote et Platon, morts avant la naissance du Christ, mais aussi les musulmans, Averroès et Saladin, étaient ainsi condamnés pour l'éternité à errer dans les limbes.
«Une simple hypothèse»
Quant au futur Benoît XVI, alors gardien de la doctrine de l'Église, il expliquait en 1985 que les limbes n'étaient qu'« une simple hypothèse théologique qu'il faudrait abandonner ». « L'exclusion d'enfants innocents du paradis ne reflète pas l'amour particulier du Christ pour les petits enfants », ont estimé les théologiens après une réflexion de plusieurs années, tout en déclarant que « l'Église n'a pas de connaissance sûre sur le salut des enfants qui meurent sans être baptisés ».
Les théologiens estiment que le sujet est devenu urgent dans une société « postmoderne », où de plus en plus d'enfants ne sont plus baptisés et où beaucoup sont « victimes d'avortement ».
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