Le nombre d'amis
F a c e b o o k,
reflet du narcissisme ?
une étude sociologique analyse les tendances narcissiques de ses utilisateurs
24 MATINS , publié le 19
mars 2012
L'étude, publiée dans la revue Personality and Individual Differences, tend à démonter que les jeunes utilisateurs de Facebook auraient tendance à devenir de plus en plus soucieux de leur image et d'entretenir des relations superficielles. Globalement les utilisateurs qualifiés de "narcissiques" après avoir passé un test de personnalité seraient ceux qui disposeraient du plus grand nombre d'amis sur Facebook.
Par ailleurs les étudiants qui sur-valorisent leur image auprès des autres seraient ceux qui répondraient avec le plus d'agressivité aux commentaires qui leurs sont défavorables sur les réseaux sociaux. Ils sont également les plus susceptibles de changer régulièrement leur photo de profil.
Les chercheurs de la Western Illinois University ont étudiés les pratiques de 294 étudiants de leur université qu'ils ont répartis en fonction de deux tendances au narcissisme : l'exhibitionnisme et l'exploitation d'autrui.
Les sondés qui correspondent à la première catégorie, désignés en anglais par le terme de Grandiose Exhibitionism (GE), sont décrits comme animés par un "sentiment de supériorité aux tendances exhibitionnistes". De telle sorte que les utilisateurs classés GE chercheraient selon l'étude à choquer et créer la polémique car ils ne supportent pas d'être ignorés ou de perdre une chance d'attirer l'attention de leurs contacts.
Les étudiants considérés comme les plus enclins à exploiter autrui sont désignés scientifiquement par le terme de Entitlement/Exploitativeness (EE). Ils correspondent aux individus qui ont le sentiment de "mériter le respect tout en cherchant à manipuler et tirer parti des autres". Ces traits de caractères correspondent surtout aux utilisateurs qui affichent plus de 800 amis au compteur.
Selon l'étude les membres de Facebook pratiquant l'exhibitionnisme (GE) ou l'exploitation d'autrui (EE) seraient les plus susceptibles d'accepter des demandes d'amis provenant d'étrangers et de demander de l'aide à leurs réseaux sans pour autant fournir la pareille.
Les retombées de cette recherche dressent un portrait d'autant plus sombre des rapports sociaux sur le web que les spécialistes de sciences sociales s'accordent à dire que les plus jeunes utilisateurs subissent l'influence de ces usages numériques sur leur bien être. Le docteur Viv Vignoles, maitre de conférence britannique en psychologie sociale tient cependant à préciser auprès du Guardian que “nous ne savons pas si ces causes sont des facteurs spécifiques à la culture américaine ou s'ils sont des facteurs plus généraux tels que la généralisation des nouvelles technologies comme les smartphones et Facebook“.
Christophe Carpenter, qui a participé à la réalisation de cette étude précise que “le côté obscur de Facebook nécessite davantage de recherche afin de pouvoir déterminer les aspects socialement bénéfiques et néfastes du réseau social. Si Facebook est devenu un endroit où les gens peuvent soigner leur égo et demander de l'aide, il est d'une importance vitale de comprendre ces effets négatifs potentiels et les types d'utilisateurs susceptibles d'y être exposés".
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